mercredi 19 août 2015

Le port la nuit

J’aime le port la nuit quand le chalutier entre, laissant un sillage blanc d’écume sous le halo du projecteur de pont. Au loin, on devine l’ombre du phare près de la ville réduite à des piqûres scintillantes. Derrière la jetée, la mer déferle en vagues languissantes sous un ciel régulièrement troublé par le clignotement des balises et des tourelles. Sur le môle, des pêcheurs aux silhouettes floues lancent leurs lignes à grands tours de bras, tandis que sous les bouées, immobiles, des épeires semblent veiller. Le long des pontons, les alignements de bornes s’éloignent en traînées parallèles qui se perdent dans l’eau. A mesure que le jour s’achève, le carillonnement des mâts devient plus net. Puis les cabines s’éteignent, une à une. Et l’obscurité s’installe, battue par la brise nocturne.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire